«Je suis musulman, mais surtout algérien de cœur»
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«Je suis musulman, mais surtout algérien de cœur»
Grâce à ses relations privilégiées avec les responsables du FC Barcelone, et après Ronaldinho, Xavi et Milto, Le Buteur propose à ses lecteurs un entretien exclusif avec Eric Abidal. L’entrevue s’est avérée très passionnante car, en face, il y avait un homme qui porte l’Algérie et les Algériens dans son cœur. «J’ai appris à aimer les Algériens à travers mon épouse qui est algérienne. C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai également découvert l’Islam», lance-t-il, préférant toutefois ne pas trop s’étaler sur le sujet. Très à cheval lorsqu’il s’agit de préserver l’intimité familiale, Abidal parle très rarement de sa conversion à l’Islam, encore moins de sa femme et de ses deux enfants. D’ailleurs, il n’accorde pas beaucoup d’interviews et les rares fois qu’il le fait, il se limite au seul fait du football. En apprenant que ses paroles allaient être reproduites par un journal algérien, il s’est un petit peu lâché, histoire de prouver son affection pour l’Algérie de sa femme. Appréciez de vous-mêmes.
Tout d’abord, merci de nous accorder quelques minutes de votre précieux temps…
Il n’y a pas de quoi. Vous devriez savoir pourquoi j’ai consenti à répondre à vos questions, je suis un peu des vôtres depuis que je me suis marié avec mon algérienne de femme.
Justement, que pouvez-vous nous dire de votre épouse ?
Vous savez, je n’aime pas trop parler de ma femme, comme les Algériens eux-mêmes (rires). Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis heureux d’avoir une femme aussi merveilleuse qui m’a non seulement donné son cœur et deux enfants formidables, mais aussi une religion qui prône la paix.
Est-il difficile pour un joueur musulman de s’adapter aux exigences du haut niveau ?
Non et les exemples de musulmans évoluant au plus haut niveau sont légion. Même au Barça, nous sommes deux à pratiquer tant bien que mal les préceptes de l’Islam en essayant de concilier les deux choses.
Jouer au Barça et faire Ramadhan, est-ce possible ?
Oui même si avec Yaya Touré nous avons la chance de jouer les matchs officiels en nocturne. On peut faire Ramadhan à l’entraînement, mais jamais dans un match officiel, c’est impossible. Je crois que j’ai assez dit sur moi, je préfère donc parler football si vous le permettez.
Volontiers. Vous étiez très bien à Lyon, mais vous avez quand même insisté pour partir au Barça.Pourquoi ?
Je ne nierai jamais que c’est grâce à Lyon que j’ai connu le haut niveau et l’équipe de France. J’y ai passé trois années formidables là-bas en apprenant tous les jours aux côtés de joueurs formidables et d’entraîneurs connaisseurs et de qualité. Mais dans la vie, il faut être ambitieux et lorsque le Barça m’a appelé, je me suis dit que c’était l’occasion de passer à autre chose.
Vous rappelez-vous du premier contact avec le Barça ?
Dans le monde professionnel, il n’y a pas de contact direct avec les joueurs, c’est toujours mon manager qui m’apprend les nouvelles. Lorsque j’ai appris que le Barça me voulait, j’étais content, c’est la meilleure des reconnaissances pour un footballeur professionnel que d’intéresser un aussi grand club. C’est aussi le fruit d’un long et patient travail au quotidien, de beaucoup de sacrifices aussi. Avant le Barça, il y avait deux ou trois équipes qui me voulaient également, mais lorsque j’ai appris que le FC Barcelone était intéressé par mes services, j’ai vite fait mon choix. Désormais, il n’y avait plus de doute, c’est ici que je voulais jouer.
Comment décrivez-vous votre club de l’intérieur ?
Je peux dire que dans ma carrière il y aura un avant-Barça et un après-Barça. Ici tout est différent de ce que j’ai pu vivre en France. Ce n’est ni meilleur ni pire, c’est tout simplement différent. A Barcelone et dans toute l’Espagne, la passion pour le football se vit d’une manière très intense. En France, même si les stades sont plus petits, la pression est moins grande. Comment dire... c’est plus tranquille. En Espagne, on sent la pression tous les jours même lorsqu’on se promène dans la rue. Le football est omniprésent et les supporters sont de tous les âges et de toutes les catégories sociales.
Quel est votre objectif en choisissant le FC Barcelone ?
Je veux d’abord devenir un joueur efficace et important dans l’équipe parce que, croyez-moi, ce n’est pas facile de s’imposer dans une telle équipe. Si un gars comme Thuram se retrouve sur le banc, cela veut tout dire. Beaucoup de poids lourds sont venus ici et sont repartis bredouilles parce qu’ils n’ont pas pu s’imposer à cause de la concurrence féroce qui y règne. Même les jeunes du centre de formation se surpassent pour se faire une place et bousculer l’ordre. Si j’arrive donc à atteindre mon premier objectif, ce sera déjà ça de bien.
Mais à Barcelone, l’objectif c’est de tout gagner. Vous êtes-vous imprégné de cette culture de la gagne ?
Le Barça, plus que les autres clubs, a la pression des résultats et cette pression est vraiment terrible. J’ai pu le vérifier au quotidien. Il nous est demandé de toujours faire plus, de remporter la Liga, la Coupe d’Europe... Absolument tout. Terminer second ou faire match nul est un échec impardonnable aux yeux des supporters et de la presse. On peut réaliser un grand match, mais si au bout on ne gagne pas, cela ne servira à rien. Dans un tel contexte, on s’imprègne vite de cette culture, ça ne peut pas être autrement. Mon objectif en venant ici, c’est aussi de tout gagner, notamment la Coupe d’Europe qui m’a toujours tourné le dos à Lyon.
Pensez-vous que le Barça de cette saison en est capable ?
Oui, ce Barça a les moyens de tout gagner. Dans certains matchs, nous avons même frôlé la perfection. Toutefois, les gens doivent savoir qu’on ne peut pas être parfaits tous les jours, on ne peut pas être à 100% dans chaque match. C’est pour cette raison que je ne comprends pas parfois qu’on nous siffle après quelques minutes de jeu seulement sous prétexte qu’un joueur a raté un contrôle ou une passe. Notre public est trop exigent avec nous. C’est ça la pression du Barça.
Et vous, ne sentez-vous pas une pression supplémentaire en étant au marquage de grands joueurs ?
Non parce que c’est le système qui prévaut en Espagne et je dois m’y adapter, sinon il y aura quelqu’un d’autre pour prendre ma place. En plus, je ne suis pas de ceux qui lisent tous les journaux, je préfère faire autre chose et me concentrer sur le jeu. Je ne dis pas que les journaux ne font pas correctement leur boulot, je préfère juste éviter de les lire pour ne pas me mettre une pression supplémentaire.
Quelle est la différence entre les médias français et espagnols ?
Il est clair que les journaux ici et là-bas rendent comptent de la vie quotidienne du club en n’omettant aucun détail, mais en France j’étais moins sollicité par les journalistes. Au pire on me demandait mon avis avant et après un match et j’étais tranquille pour le reste de la semaine. A Barcelone, si je réponds favorablement à toutes les sollicitations des médias, je n’aurai même pas le temps de m’entraîner. Vous voyez un peu la différence.
Nous sommes donc des privilégiés ?
Avec vous c’est un peu spécial. Ne l’oubliez pas, je suis musulman, mais surtout algérien de cœur (rires).
Avez-vous des problèmes d’adaptation ?
Non parce que je comprenais déjà l’espagnol et aujourd’hui je peux même supporter une longue discussion. Pour bien s’intégrer, la première chose à faire c’est apprendre la langue. Dans le vestiaire par exemple je participe aux plaisanteries, je parle avec les autres joueurs car pour moi une touche de bonne humeur est indispensable pour faire mon métier convenablement.
Peut-on comprendre qu’il règne une bonne ambiance dans le vestiaire du Barça ?
Bien sûr. Personnellement, je n’ai eu aucun problème depuis mon arrivée. Nous sommes un groupe de professionnels dont l’unique souci est de gagner et gagner, mais toujours ensemble. Cela me rappelle un peu l’Olympique lyonnais. Si chaque joueur pense à sa petite personne, on n’ira pas loin.
Jusqu’à maintenant, vous avez prouvé que vous êtes un joueur physique, mais aussi très offensif…
Au Barça tous les joueurs doivent participer aux actions offensives. A Lyon, j’avais, en revanche, d’autres tâches. Personnellement, je crois avoir les qualités pour travailler dans tout le couloir durant tout le match. Ce sont des qualités physiques, mais aussi mentales. Il m’arrive bien sûr d’être fatigué à force de monter en attaque, mais je ne dois rien laisser transparaître sinon l’adversaire qui est en face en profiterait. Je dois lui montrer que je suis toujours là, même avec le regard.
Puisque vous le dites, qu’est-ce que cela vous fait de devenir en si peu de temps un exemple de sérieux au Barça ?
Cela me rend fier bien sûr, mais c’est mon attitude dans la vie de tous les jours, même en dehors du terrain. Lorsque je suis arrivé à Barcelone, je savais que j’étais attendu au tournant et que pour convaincre je devais donner l’exemple à tous les niveaux.
Aimez-vous Barcelone ?
C’est une ville merveilleuse. C’est important qu’un joueur et sa famille se sentent bien là où ils vivent et c’est ce que je ressens avec ma petite famille. Ma femme et mes enfants sont heureux et je le perçois tous les jours dans leurs yeux.
En dehors du football, quels sont les problèmes qui vous inquiètent ?
Il y en a beaucoup, mais malheureusement on ne peut pas tous les résoudre. Les chocs culturels, le racisme dans les stades et en dehors sont les problèmes qui m’inquiètent le plus. Au jour d’aujourd’hui, toutes les cultures doivent cohabiter et se mélanger sans problème. En arrivant à Barcelone, je me suis rendu compte qu’il y a une multitude de cultures sans que cela ne crée de problèmes. D’autres villes doivent s’en inspirer.
On dit de vous que vous êtes un grand mélomane. La musique est-elle si importante pour vous ?
Cela me sert pour déconnecter, c’est mieux que de lire des journaux, non ? (rires). J’écoute de tout. Merengue, salsa, rap, funk, variétés françaises... J’aime des groupes du genre Kassav, comme Henry, j’aime aussi Booba, 2 PAC, Snoop Dog, 50 Cent et d’autres encore. Chaque genre musical m’apporte quelque chose à un moment donné. Le rap français me permet de méditer, il y a des paroles intéressantes qui méritent d’être écoutées. Le merengue et la salsa m’amusent bien. Il y a tellement de belles musiques qu’il m’arrive de tout mélanger parfois.
Nous avons parlé de l’Algérie, mais pas du football algérien. Qu’en pensez-vous ?
Je suis surpris d’apprendre que l’Algérie ne jouera pas la CAN, mais j’ai su à travers les quelques bribes des matches face à l’Argentine et au Brésil que ce pays a fait un saut qualitatif très important. Moi qui ai passé plusieurs saisons en France, je n’en suis pas étonné car je côtoyais tous les week-ends de grands joueurs algériens. Le plus connu de tous, c’est incontestablement Karim Ziani qui joue à l’Olympique de Marseille, il y a aussi Saïfi, un très bon technicien. Je connais également Anthar Yahia, un défenseur très élégant qui joue en Allemagne, et d’autres encore dont j’ai oublié le nom.
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Tout d’abord, merci de nous accorder quelques minutes de votre précieux temps…
Il n’y a pas de quoi. Vous devriez savoir pourquoi j’ai consenti à répondre à vos questions, je suis un peu des vôtres depuis que je me suis marié avec mon algérienne de femme.
Justement, que pouvez-vous nous dire de votre épouse ?
Vous savez, je n’aime pas trop parler de ma femme, comme les Algériens eux-mêmes (rires). Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis heureux d’avoir une femme aussi merveilleuse qui m’a non seulement donné son cœur et deux enfants formidables, mais aussi une religion qui prône la paix.
Est-il difficile pour un joueur musulman de s’adapter aux exigences du haut niveau ?
Non et les exemples de musulmans évoluant au plus haut niveau sont légion. Même au Barça, nous sommes deux à pratiquer tant bien que mal les préceptes de l’Islam en essayant de concilier les deux choses.
Jouer au Barça et faire Ramadhan, est-ce possible ?
Oui même si avec Yaya Touré nous avons la chance de jouer les matchs officiels en nocturne. On peut faire Ramadhan à l’entraînement, mais jamais dans un match officiel, c’est impossible. Je crois que j’ai assez dit sur moi, je préfère donc parler football si vous le permettez.
Volontiers. Vous étiez très bien à Lyon, mais vous avez quand même insisté pour partir au Barça.Pourquoi ?
Je ne nierai jamais que c’est grâce à Lyon que j’ai connu le haut niveau et l’équipe de France. J’y ai passé trois années formidables là-bas en apprenant tous les jours aux côtés de joueurs formidables et d’entraîneurs connaisseurs et de qualité. Mais dans la vie, il faut être ambitieux et lorsque le Barça m’a appelé, je me suis dit que c’était l’occasion de passer à autre chose.
Vous rappelez-vous du premier contact avec le Barça ?
Dans le monde professionnel, il n’y a pas de contact direct avec les joueurs, c’est toujours mon manager qui m’apprend les nouvelles. Lorsque j’ai appris que le Barça me voulait, j’étais content, c’est la meilleure des reconnaissances pour un footballeur professionnel que d’intéresser un aussi grand club. C’est aussi le fruit d’un long et patient travail au quotidien, de beaucoup de sacrifices aussi. Avant le Barça, il y avait deux ou trois équipes qui me voulaient également, mais lorsque j’ai appris que le FC Barcelone était intéressé par mes services, j’ai vite fait mon choix. Désormais, il n’y avait plus de doute, c’est ici que je voulais jouer.
Comment décrivez-vous votre club de l’intérieur ?
Je peux dire que dans ma carrière il y aura un avant-Barça et un après-Barça. Ici tout est différent de ce que j’ai pu vivre en France. Ce n’est ni meilleur ni pire, c’est tout simplement différent. A Barcelone et dans toute l’Espagne, la passion pour le football se vit d’une manière très intense. En France, même si les stades sont plus petits, la pression est moins grande. Comment dire... c’est plus tranquille. En Espagne, on sent la pression tous les jours même lorsqu’on se promène dans la rue. Le football est omniprésent et les supporters sont de tous les âges et de toutes les catégories sociales.
Quel est votre objectif en choisissant le FC Barcelone ?
Je veux d’abord devenir un joueur efficace et important dans l’équipe parce que, croyez-moi, ce n’est pas facile de s’imposer dans une telle équipe. Si un gars comme Thuram se retrouve sur le banc, cela veut tout dire. Beaucoup de poids lourds sont venus ici et sont repartis bredouilles parce qu’ils n’ont pas pu s’imposer à cause de la concurrence féroce qui y règne. Même les jeunes du centre de formation se surpassent pour se faire une place et bousculer l’ordre. Si j’arrive donc à atteindre mon premier objectif, ce sera déjà ça de bien.
Mais à Barcelone, l’objectif c’est de tout gagner. Vous êtes-vous imprégné de cette culture de la gagne ?
Le Barça, plus que les autres clubs, a la pression des résultats et cette pression est vraiment terrible. J’ai pu le vérifier au quotidien. Il nous est demandé de toujours faire plus, de remporter la Liga, la Coupe d’Europe... Absolument tout. Terminer second ou faire match nul est un échec impardonnable aux yeux des supporters et de la presse. On peut réaliser un grand match, mais si au bout on ne gagne pas, cela ne servira à rien. Dans un tel contexte, on s’imprègne vite de cette culture, ça ne peut pas être autrement. Mon objectif en venant ici, c’est aussi de tout gagner, notamment la Coupe d’Europe qui m’a toujours tourné le dos à Lyon.
Pensez-vous que le Barça de cette saison en est capable ?
Oui, ce Barça a les moyens de tout gagner. Dans certains matchs, nous avons même frôlé la perfection. Toutefois, les gens doivent savoir qu’on ne peut pas être parfaits tous les jours, on ne peut pas être à 100% dans chaque match. C’est pour cette raison que je ne comprends pas parfois qu’on nous siffle après quelques minutes de jeu seulement sous prétexte qu’un joueur a raté un contrôle ou une passe. Notre public est trop exigent avec nous. C’est ça la pression du Barça.
Et vous, ne sentez-vous pas une pression supplémentaire en étant au marquage de grands joueurs ?
Non parce que c’est le système qui prévaut en Espagne et je dois m’y adapter, sinon il y aura quelqu’un d’autre pour prendre ma place. En plus, je ne suis pas de ceux qui lisent tous les journaux, je préfère faire autre chose et me concentrer sur le jeu. Je ne dis pas que les journaux ne font pas correctement leur boulot, je préfère juste éviter de les lire pour ne pas me mettre une pression supplémentaire.
Quelle est la différence entre les médias français et espagnols ?
Il est clair que les journaux ici et là-bas rendent comptent de la vie quotidienne du club en n’omettant aucun détail, mais en France j’étais moins sollicité par les journalistes. Au pire on me demandait mon avis avant et après un match et j’étais tranquille pour le reste de la semaine. A Barcelone, si je réponds favorablement à toutes les sollicitations des médias, je n’aurai même pas le temps de m’entraîner. Vous voyez un peu la différence.
Nous sommes donc des privilégiés ?
Avec vous c’est un peu spécial. Ne l’oubliez pas, je suis musulman, mais surtout algérien de cœur (rires).
Avez-vous des problèmes d’adaptation ?
Non parce que je comprenais déjà l’espagnol et aujourd’hui je peux même supporter une longue discussion. Pour bien s’intégrer, la première chose à faire c’est apprendre la langue. Dans le vestiaire par exemple je participe aux plaisanteries, je parle avec les autres joueurs car pour moi une touche de bonne humeur est indispensable pour faire mon métier convenablement.
Peut-on comprendre qu’il règne une bonne ambiance dans le vestiaire du Barça ?
Bien sûr. Personnellement, je n’ai eu aucun problème depuis mon arrivée. Nous sommes un groupe de professionnels dont l’unique souci est de gagner et gagner, mais toujours ensemble. Cela me rappelle un peu l’Olympique lyonnais. Si chaque joueur pense à sa petite personne, on n’ira pas loin.
Jusqu’à maintenant, vous avez prouvé que vous êtes un joueur physique, mais aussi très offensif…
Au Barça tous les joueurs doivent participer aux actions offensives. A Lyon, j’avais, en revanche, d’autres tâches. Personnellement, je crois avoir les qualités pour travailler dans tout le couloir durant tout le match. Ce sont des qualités physiques, mais aussi mentales. Il m’arrive bien sûr d’être fatigué à force de monter en attaque, mais je ne dois rien laisser transparaître sinon l’adversaire qui est en face en profiterait. Je dois lui montrer que je suis toujours là, même avec le regard.
Puisque vous le dites, qu’est-ce que cela vous fait de devenir en si peu de temps un exemple de sérieux au Barça ?
Cela me rend fier bien sûr, mais c’est mon attitude dans la vie de tous les jours, même en dehors du terrain. Lorsque je suis arrivé à Barcelone, je savais que j’étais attendu au tournant et que pour convaincre je devais donner l’exemple à tous les niveaux.
Aimez-vous Barcelone ?
C’est une ville merveilleuse. C’est important qu’un joueur et sa famille se sentent bien là où ils vivent et c’est ce que je ressens avec ma petite famille. Ma femme et mes enfants sont heureux et je le perçois tous les jours dans leurs yeux.
En dehors du football, quels sont les problèmes qui vous inquiètent ?
Il y en a beaucoup, mais malheureusement on ne peut pas tous les résoudre. Les chocs culturels, le racisme dans les stades et en dehors sont les problèmes qui m’inquiètent le plus. Au jour d’aujourd’hui, toutes les cultures doivent cohabiter et se mélanger sans problème. En arrivant à Barcelone, je me suis rendu compte qu’il y a une multitude de cultures sans que cela ne crée de problèmes. D’autres villes doivent s’en inspirer.
On dit de vous que vous êtes un grand mélomane. La musique est-elle si importante pour vous ?
Cela me sert pour déconnecter, c’est mieux que de lire des journaux, non ? (rires). J’écoute de tout. Merengue, salsa, rap, funk, variétés françaises... J’aime des groupes du genre Kassav, comme Henry, j’aime aussi Booba, 2 PAC, Snoop Dog, 50 Cent et d’autres encore. Chaque genre musical m’apporte quelque chose à un moment donné. Le rap français me permet de méditer, il y a des paroles intéressantes qui méritent d’être écoutées. Le merengue et la salsa m’amusent bien. Il y a tellement de belles musiques qu’il m’arrive de tout mélanger parfois.
Nous avons parlé de l’Algérie, mais pas du football algérien. Qu’en pensez-vous ?
Je suis surpris d’apprendre que l’Algérie ne jouera pas la CAN, mais j’ai su à travers les quelques bribes des matches face à l’Argentine et au Brésil que ce pays a fait un saut qualitatif très important. Moi qui ai passé plusieurs saisons en France, je n’en suis pas étonné car je côtoyais tous les week-ends de grands joueurs algériens. Le plus connu de tous, c’est incontestablement Karim Ziani qui joue à l’Olympique de Marseille, il y a aussi Saïfi, un très bon technicien. Je connais également Anthar Yahia, un défenseur très élégant qui joue en Allemagne, et d’autres encore dont j’ai oublié le nom.
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