Un mouton dans la baignoire d’Azouz Begag.
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Un mouton dans la baignoire d’Azouz Begag.
Ce que l’égalité des chances signifie au sein d’un gouvernement français
A la page 161 de son livre Un mouton dans la baignoire (Fayard avril 2007), Azouz Begag, ministre de l’Egalité des chances dans le cabinet dirigé par De Villepin, relate textuellement les propos que lui a asséné Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et patron de l’UMP.
«T’es un connard, un déloyal ! Un salaud ! Je vais te casser la gueule…». Evidemment, celui qui est resté fidèle à De Villepin au moment où tous les autres membres du cabinet ralliait Sarkozy qui affichait ses prétentions de présidentiable, n’a pas eu le temps de s’expliquer à l’autre bout du fil.
Néanmoins, il s’est promis que les propos du futur locataire de l’Elysée ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd, mais bel et bien dans l’encrier d’un écrivain. Voilà une des motivations du dernier livre de Begag, consacré entièrement à son expérience en tant que ministre de l’Egalité des chances.
D’ailleurs, à chaque fois que ce Lyonnais d’origine algérienne, devenu ministre, se sentait à l’étroit, il revenait à l’écriture. Pour désigner son malaise dans son nouveau costume, il a parlé de la «cage». Concernant sa relation avec Sarkozy, il a révélé que ce dernier a tout fait pour le ramener dans son camp avec cependant une condition sine qua non : s’afficher avec lui devant les caméras de télévision.
Réalisant la dimension manipulatoire de la proposition, il a osé rejeter l’offre de son collègue déjà pressenti pour le poste de président de la République. Son ouvrage se présente comme une sorte de journal foisonnant de détails, d’anecdotes et par moments de ses rêveries d’homme de lettres.
Mais ce qu’on retiendra surtout c’est le peu de cas accordé à son ministère au nom vraiment pompeux. Directement rattaché au Premier ministre, il n’a eu ni administration propre, ni budget, ni liberté de manœuvre. Il a expliqué cependant qu’à cette époque, De Villepin cumulait échec sur échec, le dernier concernait la crise du CPE juste avant l’éclatement de l’affaire Clearstream.
Donc, concrètement, Begag ne pouvait pas compter trop sur une aide de son chef. Lors d’une brève entrevue, il lui a juste lancé «il faut s’imposer mon vieux», s’agissant des autres ministres. Ils l’ont tous piétiné et des fois volontairement.
Pour apparaître devant les caméras de télévision, certains collègues lui ont marché sur les pieds, lui qui portait presque par obligation des chaussures à 300 euros. Certains, sans honte bue, se sont appropriés ses propres idées qu’ils ont présentées lors d’un Conseil des ministres.
Sur ce point-là, le témoignage de Begag est très édifiant puisqu’il lève un bout de voile sur le monde politique en France. En un mot, quand il s’agit d’ambition personnelle, les autres considérations passent tout bonnement au second plan.
Begag a expliqué qu’au sein du cabinet de De Villepin, il était perçu comme «le beur au service du Premier ministre». Certains ministres s’arrangeaient volontairement pour déformer la prononciation de son nom pour lui signifier ses origines.
Il a consacré dans son ouvrage de longs passages au rôle de la presse dans les manœuvres visant à le décrédibiliser dans un premier temps, et son isolement total par la suite. Vers la fin de son mandat, il est devenu pratiquement invisible au niveau des médias lourds et absent dans la presse écrite.
Pourtant, il a effectué plusieurs sorties sur le terrain, accompagné juste par son chauffeur et son officier de sécurité, devenus presque ses complices. Un mouton dans la baignoire démontre comment la presse, y compris le Monde et le Canard enchaîné, ont participé à l’intronisation de Sarkozy et son accession à l’Elysée.
Quoi qu’il arrive, son cas peut être retenu comme l’illustration d’un pouvoir devenu exorbitant et surtout… partial
Ziad Salah (Le Jeune Indépendant)
A la page 161 de son livre Un mouton dans la baignoire (Fayard avril 2007), Azouz Begag, ministre de l’Egalité des chances dans le cabinet dirigé par De Villepin, relate textuellement les propos que lui a asséné Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et patron de l’UMP.
«T’es un connard, un déloyal ! Un salaud ! Je vais te casser la gueule…». Evidemment, celui qui est resté fidèle à De Villepin au moment où tous les autres membres du cabinet ralliait Sarkozy qui affichait ses prétentions de présidentiable, n’a pas eu le temps de s’expliquer à l’autre bout du fil.
Néanmoins, il s’est promis que les propos du futur locataire de l’Elysée ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd, mais bel et bien dans l’encrier d’un écrivain. Voilà une des motivations du dernier livre de Begag, consacré entièrement à son expérience en tant que ministre de l’Egalité des chances.
D’ailleurs, à chaque fois que ce Lyonnais d’origine algérienne, devenu ministre, se sentait à l’étroit, il revenait à l’écriture. Pour désigner son malaise dans son nouveau costume, il a parlé de la «cage». Concernant sa relation avec Sarkozy, il a révélé que ce dernier a tout fait pour le ramener dans son camp avec cependant une condition sine qua non : s’afficher avec lui devant les caméras de télévision.
Réalisant la dimension manipulatoire de la proposition, il a osé rejeter l’offre de son collègue déjà pressenti pour le poste de président de la République. Son ouvrage se présente comme une sorte de journal foisonnant de détails, d’anecdotes et par moments de ses rêveries d’homme de lettres.
Mais ce qu’on retiendra surtout c’est le peu de cas accordé à son ministère au nom vraiment pompeux. Directement rattaché au Premier ministre, il n’a eu ni administration propre, ni budget, ni liberté de manœuvre. Il a expliqué cependant qu’à cette époque, De Villepin cumulait échec sur échec, le dernier concernait la crise du CPE juste avant l’éclatement de l’affaire Clearstream.
Donc, concrètement, Begag ne pouvait pas compter trop sur une aide de son chef. Lors d’une brève entrevue, il lui a juste lancé «il faut s’imposer mon vieux», s’agissant des autres ministres. Ils l’ont tous piétiné et des fois volontairement.
Pour apparaître devant les caméras de télévision, certains collègues lui ont marché sur les pieds, lui qui portait presque par obligation des chaussures à 300 euros. Certains, sans honte bue, se sont appropriés ses propres idées qu’ils ont présentées lors d’un Conseil des ministres.
Sur ce point-là, le témoignage de Begag est très édifiant puisqu’il lève un bout de voile sur le monde politique en France. En un mot, quand il s’agit d’ambition personnelle, les autres considérations passent tout bonnement au second plan.
Begag a expliqué qu’au sein du cabinet de De Villepin, il était perçu comme «le beur au service du Premier ministre». Certains ministres s’arrangeaient volontairement pour déformer la prononciation de son nom pour lui signifier ses origines.
Il a consacré dans son ouvrage de longs passages au rôle de la presse dans les manœuvres visant à le décrédibiliser dans un premier temps, et son isolement total par la suite. Vers la fin de son mandat, il est devenu pratiquement invisible au niveau des médias lourds et absent dans la presse écrite.
Pourtant, il a effectué plusieurs sorties sur le terrain, accompagné juste par son chauffeur et son officier de sécurité, devenus presque ses complices. Un mouton dans la baignoire démontre comment la presse, y compris le Monde et le Canard enchaîné, ont participé à l’intronisation de Sarkozy et son accession à l’Elysée.
Quoi qu’il arrive, son cas peut être retenu comme l’illustration d’un pouvoir devenu exorbitant et surtout… partial
Ziad Salah (Le Jeune Indépendant)
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