«Encre et papier» ou la traversée
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«Encre et papier» ou la traversée
Qassimi Hassani Yacine expose ses calligraphies au palais Mustapha Pacha à la Casbah d’Alger.
L’artiste dira que tout son travail est l’expression d’une volonté de ne pas s’enfermer dans les schémas anciens. Sur certaines calligraphies, le papier est déchiré, biffé, et ce n’est qu’une quête de voie d’expression, ajoutera-t-il
Suspendues aux cimaises du palais Mustapha Pacha à la Casbah d’Alger, les calligraphies de Qassimi Hassani Yacine questionnent la lettre dans une quête mystique où la douleur surgit du chaos alphabétique pour investir l’espace dans une interrogation où la lettre éclate, forme et déforme l’immensité et la profondeur de cette fenêtre ouverte sur le monde.
Sous l’intitulé d’«encre et papier», cette exposition met en exergue l’expérimentation d’un quêteur de sens abreuvé dans la source du soufisme écartelé par le geyser de sens que colporte la lettre et mordu par la passion d’une recherche plastique.
La Lettre est l’essentielle interrogation, qui mine chaque calligraphie sinon le fondement de cette traversée de signe, les intitulés sont des clins d’œil, on retrouve ainsi : La lettre est vanité, La lettre est inclinaison, La lettre est voile, La lettre est intention, Lettre brûlures comme des exemples qui attestent de cette lutte acharnée que se livre l’artiste. La lettre révèle et dévoile, affirme-t-il. Réparties sur trois endroits et dans l’ordre d’un prélude coranique, «bismi», les 52 calligraphies sont des épreuves vivantes d’un jeune qui tente de chasser le vide et même d’y respirer, de se jeter dans l’écartèlement où la poésie dépouille tout le chemin vers l’absolu. Les résonances surgissent tout au long du voyage, de Badr Sayyeb, El Halladj jusqu’à Aragon et Darwich.
Le chaos est saisissant, une calligraphie intitulée, à juste titre, Eclats de lettre donne à voir cet éclatement qui foudroie, ou plus puissant encore Beyrouth, dans un désordre total, une ruine, pour ainsi dire, la ville garde sa géométrie et la voix de Darwich clame ces beaux vers «Beyrouth, forme de la forme, géométrie de la ruine». Interrogé sur les couleurs, Qassimi Hassani dira que tout son travail est l’expression d’une volonté de ne pas s’enfermer dans les schémas anciens. Sur certaines calligraphies, le papier est déchiré, biffé, et ce n’est qu’une quête de voie d’expression, ajoutera l’artiste.
Il est aussi important de noter un côté ludique qu’on retrouve sur certaines où des lettres coraniques donnent naissance à des mots qui font partie du vocabulaire mystique. A, L, M, donnent ainsi alam (douleur) , A, L, M, R, almur (amer). Une traversée qui pose pour halte la Lettre comme recommencement. N’est-ce pas là le secret de l’art ?
A. L. (La Tribune)
L’artiste dira que tout son travail est l’expression d’une volonté de ne pas s’enfermer dans les schémas anciens. Sur certaines calligraphies, le papier est déchiré, biffé, et ce n’est qu’une quête de voie d’expression, ajoutera-t-il
Suspendues aux cimaises du palais Mustapha Pacha à la Casbah d’Alger, les calligraphies de Qassimi Hassani Yacine questionnent la lettre dans une quête mystique où la douleur surgit du chaos alphabétique pour investir l’espace dans une interrogation où la lettre éclate, forme et déforme l’immensité et la profondeur de cette fenêtre ouverte sur le monde.
Sous l’intitulé d’«encre et papier», cette exposition met en exergue l’expérimentation d’un quêteur de sens abreuvé dans la source du soufisme écartelé par le geyser de sens que colporte la lettre et mordu par la passion d’une recherche plastique.
La Lettre est l’essentielle interrogation, qui mine chaque calligraphie sinon le fondement de cette traversée de signe, les intitulés sont des clins d’œil, on retrouve ainsi : La lettre est vanité, La lettre est inclinaison, La lettre est voile, La lettre est intention, Lettre brûlures comme des exemples qui attestent de cette lutte acharnée que se livre l’artiste. La lettre révèle et dévoile, affirme-t-il. Réparties sur trois endroits et dans l’ordre d’un prélude coranique, «bismi», les 52 calligraphies sont des épreuves vivantes d’un jeune qui tente de chasser le vide et même d’y respirer, de se jeter dans l’écartèlement où la poésie dépouille tout le chemin vers l’absolu. Les résonances surgissent tout au long du voyage, de Badr Sayyeb, El Halladj jusqu’à Aragon et Darwich.
Le chaos est saisissant, une calligraphie intitulée, à juste titre, Eclats de lettre donne à voir cet éclatement qui foudroie, ou plus puissant encore Beyrouth, dans un désordre total, une ruine, pour ainsi dire, la ville garde sa géométrie et la voix de Darwich clame ces beaux vers «Beyrouth, forme de la forme, géométrie de la ruine». Interrogé sur les couleurs, Qassimi Hassani dira que tout son travail est l’expression d’une volonté de ne pas s’enfermer dans les schémas anciens. Sur certaines calligraphies, le papier est déchiré, biffé, et ce n’est qu’une quête de voie d’expression, ajoutera l’artiste.
Il est aussi important de noter un côté ludique qu’on retrouve sur certaines où des lettres coraniques donnent naissance à des mots qui font partie du vocabulaire mystique. A, L, M, donnent ainsi alam (douleur) , A, L, M, R, almur (amer). Une traversée qui pose pour halte la Lettre comme recommencement. N’est-ce pas là le secret de l’art ?
A. L. (La Tribune)
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