ICI MIEUX QUE LA-BAS, Polanski si, Ribéry no !
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ICI MIEUX QUE LA-BAS, Polanski si, Ribéry no !
Pourquoi Ribéry, le joueur de l’équipe de France qui a en ce moment quelques ennuis avec la justice, ne bénéficie-t-il pas des mêmes soutiens que le célèbre cinéaste Roman Polanski ?
Pour celui-ci «l’intelligentsia» se mobilise en l'épaulant, le considérant comme victime bien qu'il soit plus que reconnu comme délinquant sexuel par la justice américaine. Tiens, tiens, ne serait-on pas devant cette petite chose qu’il est convenu d’appeler le deux poids deux mesures ? L’histoire. Ou plutôt, les histoires. Celle de Roman Polanski, d’abord. Le 10 mars 1977, le cinéaste admet avoir eu une relation sexuelle avec Samantha Geimer, à Los Angeles.
Cette dernière raconta devant le grand jury que Polanski lui avait fait boire du champagne et prendre de la drogue. Elle aurait tenté de résister à son agresseur, mais en vain. Deux semaines plus tard, Polanski est inculpé.
Dossier lourd : fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes ou lascifs sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie. Pas de quoi fouetter un chat, que de tintouin pour rien ! A peine une petite sauterie !
Cet homme est une victime ! s’insurgent ses soutiens. Mais, allez savoir pourquoi, l’individu Polanski plaide néanmoins coupable pour le chef d’accusation de «relations sexuelles illégales». Afin d’éviter à la victime, la vraie, et peut-être bien à «l’autre» aussi, le traumatisme d’un procès public, un accord est négocié avec le procureur par la famille. Incarcéré pendant 42 jours à l’hôpital- prison Chino, près de Los Angeles, c'est lorsqu’il apprend que la peine qu’il encourt est de 50 ans de réclusion, que Polanski fuit les Etats-Unis et leur justice. Il trouve refuge à Paris. L’affaire se tasse. Longtemps. Puis, rebondissement, le 26 septembre 2009. La Suisse décide de donner suite au mandat de la justice américaine. Une histoire bête de gros sous, ou de pudeur, c’est selon ! Des arrangements en relation avec le fait que les Etats- Unis exigent des banques suisses, neutres comme leur pays, qu’elles donnent le nom des propriétaires des comptes anonymes, et ces broutilles ont poussé ce pays des edelweiss et des blanches cimes à accepter ce qu’il avait jusqu’alors refusé. Le fait est que Polanski, qui avait lui-même reconnu les faits, est non seulement absous mais vaillamment défendu en France par les commandos médiatiques de philosophes vulgarisateurs de sagesse dans les émissions de variétés.
Ces ouvriers de canapés sont tous allés au charbon. Exemple, Finkielkraut, sûr de son fait : «Polanski n’est pas le violeur de l’Essonne. Polanski n’est pas pédophile. Sa victime, la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits.»
La messe est dite. Finkielkraut non seulement blanchit Polanski, mais il châtierait presque la victime qui n’en est pas une puisque la petite fille n’était pas une fillette, et que de plus, elle a obtenu réparation. On se demande bien pourquoi cette réparation a été accordée ? Lui non ! Il vaut mieux quand on se présente devant le prétoire- Finkielkraut, être un violeur milliardaire qui a les moyens de «dédommager » ses victimes en achetant leur silence, qu’une fillette de 13 ans, victime, dont la famille a refusé un procès public par peur du traumatisme qu’il pourrait engendrer.
Du coup, Polanski, que Finkielkraut a à la bonne on ne sait trop pourquoi, peut dormir sur ses deux oreilles, la morale comme la justice le dédouanant. C’est un artiste, génial et hypersensible : il faut le laisser abuser des jeunes filles de 13 ans sans que sa responsabilité soit engagée plus avant. L’étrange mansuétude de Finkielkraut à l’égard de Polanski ne semble pas être pour autant la marque de fabrique de la maison. Quand il s’agit de jeunes de banlieue, il en va autrement. Nul besoin que ces jeunes commettent des délits de la gravité de ceux dont Polanski s’est lui-même reconnu coupable pour déclencher la fustigation impitoyable du philosophe.
C’est certainement au nom des valeurs qu’il avance et sur lesquelles il s’appuie pour défendre Polanski qu’Alain Finkielkraut qualifie les joueurs de l’équipe de France de «voyous». «Nous avons la preuve effarante que l’équipe de France n’est pas une équipe, c’est une bande de voyous qui ne connaît qu’une morale, celle de la mafia. Il est temps de ne plus confier le destin de l’équipe à des voyous arrogants et inintelligents et de sélectionner des gentlemen». Personne ne nous dit si le titre de «gentlemen» renvoie à des gens comme Polanski. Il est évidemment plus facile de taper sur des gens comme Ribéry. Son histoire est plus simple et pour le moment, elle repose sur tout, sauf sur des conclusions judiciaires comme c’est le cas pour Polanski. Il aurait eu des relations tarifées avec une professionnelle du sexe, qui sait pourquoi on s’adresse à elle. Si c’est un délit, il n’a rien à voir avec celui de Polanski. Quand on va voir une prostituée, elle sait pourquoi. C’est autre chose que de droguer une jeune fille de treize ans pour obtenir le même «service ». On prétend qu’il a eu des relations avec une mineure. Il dit qu’il ne le savait pas. Pour lui, point de présomption d’innocence, tandis que pour Polanski qui reconnaît, lui, son forfait, on doute. A supposer que Ribéry soit coupable d’avoir eu des relations sexuelles avec Zahia tout en sachant qu’elle n’était pas majeure, qu’advient-il des autres «clients» ? Vu que pour la sémillante jeune fille, c’est son métier, où sont passés ces clients ?
En quoi seraient-ils moins coupables que Ribéry ?
Il ne s’agit pas ici de défendre Ribéry et d’enfoncer Polanski. Au niveau du fric qu’ils gagnent, l’un comme l’autre, ils sont assez grands pour se défendre eux mêmes ou se faire défendre par des avocats ou des amis divers et variés. Mais qu’on nous permette de relever cette inégalité dans le traitement.
Pourquoi lynche-t-on un footballeur issu des banlieues pour un délit qui n’a pas été constitué par la justice, alors que l’on déclare innocent un cinéaste qui, lui, a fui les Etats-Unis parce qu’il connaissait le prix à payer pour la nature de son délit avoué. Mais peut-être que les commandos médiatiques qui viennent à la rescousse de Polanski considèrent qu’un joueur de foot tel que Ribéry enfant des banlieues, ne peut être qu’inintelligent et inculte. Donc coupable. Plus coupable encore qu’un coupable qui l’a reconnu. On a beau tenter de nous faire ingurgiter que faute avouée est à moitié pardonnée… une couleuvre reste une couleuvre.
A moins que ce ne soit un pilote pour une nouvelle version de télé réalité de la tête contre les jambes ?
Non, là encore Finkielkraut nous éclaire, Ribéry a fait partie d’une équipe «ethnicisée», ce qui, vu le terme, aggrave son cas. Et puis il n’a même pas fait gagner les Bleus.
Il est bien évident que si… l’affaire aurait tourné tout autrement. Si quoi ? S’ils avaient gagné, pardi !
Arezki Metref
Le Soir d'Algérie
Pour celui-ci «l’intelligentsia» se mobilise en l'épaulant, le considérant comme victime bien qu'il soit plus que reconnu comme délinquant sexuel par la justice américaine. Tiens, tiens, ne serait-on pas devant cette petite chose qu’il est convenu d’appeler le deux poids deux mesures ? L’histoire. Ou plutôt, les histoires. Celle de Roman Polanski, d’abord. Le 10 mars 1977, le cinéaste admet avoir eu une relation sexuelle avec Samantha Geimer, à Los Angeles.
Cette dernière raconta devant le grand jury que Polanski lui avait fait boire du champagne et prendre de la drogue. Elle aurait tenté de résister à son agresseur, mais en vain. Deux semaines plus tard, Polanski est inculpé.
Dossier lourd : fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes ou lascifs sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie. Pas de quoi fouetter un chat, que de tintouin pour rien ! A peine une petite sauterie !
Cet homme est une victime ! s’insurgent ses soutiens. Mais, allez savoir pourquoi, l’individu Polanski plaide néanmoins coupable pour le chef d’accusation de «relations sexuelles illégales». Afin d’éviter à la victime, la vraie, et peut-être bien à «l’autre» aussi, le traumatisme d’un procès public, un accord est négocié avec le procureur par la famille. Incarcéré pendant 42 jours à l’hôpital- prison Chino, près de Los Angeles, c'est lorsqu’il apprend que la peine qu’il encourt est de 50 ans de réclusion, que Polanski fuit les Etats-Unis et leur justice. Il trouve refuge à Paris. L’affaire se tasse. Longtemps. Puis, rebondissement, le 26 septembre 2009. La Suisse décide de donner suite au mandat de la justice américaine. Une histoire bête de gros sous, ou de pudeur, c’est selon ! Des arrangements en relation avec le fait que les Etats- Unis exigent des banques suisses, neutres comme leur pays, qu’elles donnent le nom des propriétaires des comptes anonymes, et ces broutilles ont poussé ce pays des edelweiss et des blanches cimes à accepter ce qu’il avait jusqu’alors refusé. Le fait est que Polanski, qui avait lui-même reconnu les faits, est non seulement absous mais vaillamment défendu en France par les commandos médiatiques de philosophes vulgarisateurs de sagesse dans les émissions de variétés.
Ces ouvriers de canapés sont tous allés au charbon. Exemple, Finkielkraut, sûr de son fait : «Polanski n’est pas le violeur de l’Essonne. Polanski n’est pas pédophile. Sa victime, la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits.»
La messe est dite. Finkielkraut non seulement blanchit Polanski, mais il châtierait presque la victime qui n’en est pas une puisque la petite fille n’était pas une fillette, et que de plus, elle a obtenu réparation. On se demande bien pourquoi cette réparation a été accordée ? Lui non ! Il vaut mieux quand on se présente devant le prétoire- Finkielkraut, être un violeur milliardaire qui a les moyens de «dédommager » ses victimes en achetant leur silence, qu’une fillette de 13 ans, victime, dont la famille a refusé un procès public par peur du traumatisme qu’il pourrait engendrer.
Du coup, Polanski, que Finkielkraut a à la bonne on ne sait trop pourquoi, peut dormir sur ses deux oreilles, la morale comme la justice le dédouanant. C’est un artiste, génial et hypersensible : il faut le laisser abuser des jeunes filles de 13 ans sans que sa responsabilité soit engagée plus avant. L’étrange mansuétude de Finkielkraut à l’égard de Polanski ne semble pas être pour autant la marque de fabrique de la maison. Quand il s’agit de jeunes de banlieue, il en va autrement. Nul besoin que ces jeunes commettent des délits de la gravité de ceux dont Polanski s’est lui-même reconnu coupable pour déclencher la fustigation impitoyable du philosophe.
C’est certainement au nom des valeurs qu’il avance et sur lesquelles il s’appuie pour défendre Polanski qu’Alain Finkielkraut qualifie les joueurs de l’équipe de France de «voyous». «Nous avons la preuve effarante que l’équipe de France n’est pas une équipe, c’est une bande de voyous qui ne connaît qu’une morale, celle de la mafia. Il est temps de ne plus confier le destin de l’équipe à des voyous arrogants et inintelligents et de sélectionner des gentlemen». Personne ne nous dit si le titre de «gentlemen» renvoie à des gens comme Polanski. Il est évidemment plus facile de taper sur des gens comme Ribéry. Son histoire est plus simple et pour le moment, elle repose sur tout, sauf sur des conclusions judiciaires comme c’est le cas pour Polanski. Il aurait eu des relations tarifées avec une professionnelle du sexe, qui sait pourquoi on s’adresse à elle. Si c’est un délit, il n’a rien à voir avec celui de Polanski. Quand on va voir une prostituée, elle sait pourquoi. C’est autre chose que de droguer une jeune fille de treize ans pour obtenir le même «service ». On prétend qu’il a eu des relations avec une mineure. Il dit qu’il ne le savait pas. Pour lui, point de présomption d’innocence, tandis que pour Polanski qui reconnaît, lui, son forfait, on doute. A supposer que Ribéry soit coupable d’avoir eu des relations sexuelles avec Zahia tout en sachant qu’elle n’était pas majeure, qu’advient-il des autres «clients» ? Vu que pour la sémillante jeune fille, c’est son métier, où sont passés ces clients ?
En quoi seraient-ils moins coupables que Ribéry ?
Il ne s’agit pas ici de défendre Ribéry et d’enfoncer Polanski. Au niveau du fric qu’ils gagnent, l’un comme l’autre, ils sont assez grands pour se défendre eux mêmes ou se faire défendre par des avocats ou des amis divers et variés. Mais qu’on nous permette de relever cette inégalité dans le traitement.
Pourquoi lynche-t-on un footballeur issu des banlieues pour un délit qui n’a pas été constitué par la justice, alors que l’on déclare innocent un cinéaste qui, lui, a fui les Etats-Unis parce qu’il connaissait le prix à payer pour la nature de son délit avoué. Mais peut-être que les commandos médiatiques qui viennent à la rescousse de Polanski considèrent qu’un joueur de foot tel que Ribéry enfant des banlieues, ne peut être qu’inintelligent et inculte. Donc coupable. Plus coupable encore qu’un coupable qui l’a reconnu. On a beau tenter de nous faire ingurgiter que faute avouée est à moitié pardonnée… une couleuvre reste une couleuvre.
A moins que ce ne soit un pilote pour une nouvelle version de télé réalité de la tête contre les jambes ?
Non, là encore Finkielkraut nous éclaire, Ribéry a fait partie d’une équipe «ethnicisée», ce qui, vu le terme, aggrave son cas. Et puis il n’a même pas fait gagner les Bleus.
Il est bien évident que si… l’affaire aurait tourné tout autrement. Si quoi ? S’ils avaient gagné, pardi !
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