Youm El Ilm, c’est aujourd’hui :

L’enjeu sur les nouvelles générations du savoir

Une autre journée commémorative à laquelle nous sommes invités, encore une fois, à donner un sens, par-delà la tradition et le temporel : la Journée nationale du Savoir dont l'institution de la date est en rapport symboliquement avec l'anniversaire du décès de l'éminent El Allama Cheikh Ibn Badis.
Notre société gagnerait d'abord à faire relayer cette célébration à travers tous les coins du pays, non seulement comme moment fort, mais aussi comme tremplin de réflexion et de sensibilisation. Comme partout dans le monde, le Savoir est désormais le centre d'importants enjeux. Le temps est révolu où le savoir était le propre de l’intellectuel, l'universitaire, l'académicien et l'homme de culture,voire leur raison d'être. Plus que cela, le savoir constitue aujourd'hui un critère d'évaluation du poids des nations développées et en émergence, une matière première régie par l'ordre du marché. Savoir est Pouvoir. Au niveau international, il est plus facile d'acheter un produit qu'un savoir-faire. L'on vend l'accessoire ou le dérivatif, mais, d'évidence, pas le substrat de la création et le concentré de l'intelligence. El ILM assimilé aujourd'hui à d'autres concepts dont celui de "l'innovation", "le Know How", le "Knowledge", et dans certains contextes " le R et D (Recherche et Développement), ne se donne plus et il faudrait du mérite pour y accéder. Le Savoir fait enfin l'objet de luttes pour la domination et la maîtrise de l'économie mondiale.Une lutte souvent sournoise sous l'emballage des efforts de mise à niveau et de développement des ressources humaines.
Dans le contexte de tous ces enjeux, l'Algérie, par la grâce d'un important effort de traçabilité, et comme prélude à l'accès aux nouvelles technologies et aux nouvelles connaissances qui font le bonheur des peuples, se veut d'abord de faire prévaloir son atout infrastructurel que lui offre le fabuleux potentiel d'écoles, d'universités et de centres de formation. Les sciences et la technologie évoluant en interactivité, le plus difficile réside dans l'effort d'harmonisation du contenu des programmes et des diplômes, lequel ne saurait être possible sans les reformes en cours. Puisse cette journée symbolique s'offrir à nous pour moduler notre réflexion en l'orientant vers la recherche de nouveaux moyens à nous inventer pour qu'enfin la promotion du Savoir soit conçue comme étant la seule délivrance pour un pays dont l'essentiel des richesses proviennent encore des matières non renouvelables.

ZOHEIR MEZIANE (El Moudjahid)