46ème anniversaire du cessez-le-feu
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46ème anniversaire du cessez-le-feu
19 mars 1962 : la capitulation du colonialisme.
L’Algérie fête aujourd’hui le 46e anniversaire de la victoire et de la proclamation du cessez-le-feu. Une victoire arrachée au prix fort d’un million et demi de martyrs rien que pour les 7 ans et demi que durera la guerre de libération nationale.
Le 19 mars 1962 à midi, le cessez-le-feu a pris donc officiellement effet, mettant fin à toutes les opérations militaires et, du coup, à une guerre meurtrière, à des sacrifices sans fin et à une colonisation qui aura duré 132 ans.
La veille, à Evian, le gouvernement français avait été contraint de céder au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ses pouvoirs sur l’Algérie, y compris le Sahara.
Les accords ont été signés par le ministre français Louis Joxe, d’un côté, et le vice-président du GPRA, Krim Belkacem, de l’autre.
L’indépendance de l’Algérie marquait, du coup, la dernière étape de la liquidation de l’empire colonial français. En moins de dix ans, de 1954 à 1962, la France a dû se séparer de l’Indochine, de l’Afrique noire et de l’Afrique du Nord. Au-delà des qualifications juridiques que les Français se sont ingéniés à trouver pour masquer leur camouflet politique, les neufs négociateurs algériens, à savoir Krim Belkacem, Saad Dahlab, Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben Yahia, Redha Malek, Kaïd Ahmed dit le «commandant Slimane» et le commandant Mendjli, ont forcé leurs homologues français à reconnaître les réels enjeux politiques des négociations d’Evian. Ceux de la reconnaissance internationale d’un État et de la reconnaissance des exactions commises par un État sur un autre.
A ce titre, le terme de guerre d’Algérie ne fut reconnu que très tardivement en France.
Il s’agit de M. Jacques Chirac, qui, au cours de son premier mandat en juin 1999, a finalement employé ce terme, entraînant ainsi une véritable levée de boucliers chez les nostalgiques de l’«Algérie française». Cependant, si la France a reconnu la guerre, elle ne reconnaît que les actes individuels commis par les militaires. Le caractère organisé de la répression des Algériens, notamment la torture par les militaires au nom de l’État français, n’a, lui, jamais été reconnu à ce jour. Pis, les Français ont adopté en 2005 une loi glorifiant le rôle «civilisateur» de la colonisation française. La vieille baliverne de la mission civilisatrice invoquée pour justifier l’entreprise coloniale ressurgit sous les avatars d’une loi. Aujourd’hui, la France revisite son passé colonial et, déroulant les rouleaux de sa mémoire, elle n’en ramène que le fagot de bois qui lui plaît.
C’est dire que les nostalgiques de la colonisation ont remué le couteau dans une plaie qui ne s’est pas encore refermée. Aussi, l’Algérie, libre et indépendante, s’est-elle élevée contre cette tentative de réécriture tronquée et fallacieuse de l’Histoire. Cette nouvelle façon de se tailler une Histoire sur mesure est à la mesure de la France des droits de l’Homme. L’Algérie, qui n’a jamais revendiqué une indemnisation matérielle, réclame aujourd’hui une repentance de ses bourreaux. Une reconnaissance de l’atrocité des crimes coloniaux et du pillage des richesses, du ravage des cultures, de la ruine des magnificences artistiques, de la décérébration des élites, de l’institution du code de l’indigénat et de l’infériorité des indigènes, de l’humiliation et des massacres des populations, de la torture et des travaux forcés, de la dépersonnalisation de la société et de l’aliénation du peuple algérien. De la colonisation à la civilisation, dira Aimé Césaire, la distance est infinie.
G. H. (La Tribune)
L’Algérie fête aujourd’hui le 46e anniversaire de la victoire et de la proclamation du cessez-le-feu. Une victoire arrachée au prix fort d’un million et demi de martyrs rien que pour les 7 ans et demi que durera la guerre de libération nationale.
Le 19 mars 1962 à midi, le cessez-le-feu a pris donc officiellement effet, mettant fin à toutes les opérations militaires et, du coup, à une guerre meurtrière, à des sacrifices sans fin et à une colonisation qui aura duré 132 ans.
La veille, à Evian, le gouvernement français avait été contraint de céder au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ses pouvoirs sur l’Algérie, y compris le Sahara.
Les accords ont été signés par le ministre français Louis Joxe, d’un côté, et le vice-président du GPRA, Krim Belkacem, de l’autre.
L’indépendance de l’Algérie marquait, du coup, la dernière étape de la liquidation de l’empire colonial français. En moins de dix ans, de 1954 à 1962, la France a dû se séparer de l’Indochine, de l’Afrique noire et de l’Afrique du Nord. Au-delà des qualifications juridiques que les Français se sont ingéniés à trouver pour masquer leur camouflet politique, les neufs négociateurs algériens, à savoir Krim Belkacem, Saad Dahlab, Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben Yahia, Redha Malek, Kaïd Ahmed dit le «commandant Slimane» et le commandant Mendjli, ont forcé leurs homologues français à reconnaître les réels enjeux politiques des négociations d’Evian. Ceux de la reconnaissance internationale d’un État et de la reconnaissance des exactions commises par un État sur un autre.
A ce titre, le terme de guerre d’Algérie ne fut reconnu que très tardivement en France.
Il s’agit de M. Jacques Chirac, qui, au cours de son premier mandat en juin 1999, a finalement employé ce terme, entraînant ainsi une véritable levée de boucliers chez les nostalgiques de l’«Algérie française». Cependant, si la France a reconnu la guerre, elle ne reconnaît que les actes individuels commis par les militaires. Le caractère organisé de la répression des Algériens, notamment la torture par les militaires au nom de l’État français, n’a, lui, jamais été reconnu à ce jour. Pis, les Français ont adopté en 2005 une loi glorifiant le rôle «civilisateur» de la colonisation française. La vieille baliverne de la mission civilisatrice invoquée pour justifier l’entreprise coloniale ressurgit sous les avatars d’une loi. Aujourd’hui, la France revisite son passé colonial et, déroulant les rouleaux de sa mémoire, elle n’en ramène que le fagot de bois qui lui plaît.
C’est dire que les nostalgiques de la colonisation ont remué le couteau dans une plaie qui ne s’est pas encore refermée. Aussi, l’Algérie, libre et indépendante, s’est-elle élevée contre cette tentative de réécriture tronquée et fallacieuse de l’Histoire. Cette nouvelle façon de se tailler une Histoire sur mesure est à la mesure de la France des droits de l’Homme. L’Algérie, qui n’a jamais revendiqué une indemnisation matérielle, réclame aujourd’hui une repentance de ses bourreaux. Une reconnaissance de l’atrocité des crimes coloniaux et du pillage des richesses, du ravage des cultures, de la ruine des magnificences artistiques, de la décérébration des élites, de l’institution du code de l’indigénat et de l’infériorité des indigènes, de l’humiliation et des massacres des populations, de la torture et des travaux forcés, de la dépersonnalisation de la société et de l’aliénation du peuple algérien. De la colonisation à la civilisation, dira Aimé Césaire, la distance est infinie.
G. H. (La Tribune)
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