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Violences géographiques, de Sidi Fredj à Reggane

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Message  Jazairi Dim 24 Avr - 14:21

Une exposition défait la carte coloniale à Marseille

Violences géographiques, de Sidi Fredj à Reggane


Violences géographiques, de Sidi Fredj à Reggane 010010

Made in Algeria : Généalogie d’un territoire». C’est le titre d’une exposition qui fait un tabac en ce moment à Marseille. Cela se passe précisément au MuCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ; 20 janvier-2 mai 2016).

La densité et la richesse documentaire de cette expo sont telles que nous en ferons trois fois le tour, trois jours de suite, dont deux en compagnie de Zahia Rahmani, historienne d’art, responsable du programme «Art et Mondialisation» à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA, Paris) et co-commissaire de l’exposition aux côtés de Jean-Yves Sarazin, directeur du Département des Cartes et plans à la Bibliothèque nationale de France.


Pour résumer, l’exposition «Made in Algeria...» est une construction vertigineuse qui retrace «la manière dont le territoire algérien a été délimité à travers un objet qui est la carte. Il y a un continuum formel qui est celui de la cartographie», explique Zahia Rahmani.

«Ça s’appelle ‘‘Made in Algeria’’ parce que l’enjeu était d’aborder la question coloniale à travers la façon dont un territoire comme l’Algérie a été la fabrique de la modernité européenne et française, et aussi une fabrique cartographique», indique notre guide.

Une carte vaut mille mots

Dans cette narration visuelle, la carte est ainsi appréhendée comme un outil de prospection, de projection et de transformation du territoire, et «l’on se demande si ce n’est pas la carte qui fait le territoire», note la curatrice. Une approche qui fait sensiblement écho à une réflexion d’Edward Saïd qui définit l’impérialisme comme un «acte de violence géographique». Et c’est toute l’originalité et la puissance de cette expo qui démonte subtilement la machine coloniale rien qu’en laissant parler les cartes. Une première.

Répartie sur 800 m2, l’exposition réunit quelque 200 pièces originales judicieusement agencées avec à la clé un élégant dispositif scénographique (signé Cécile Degos).

Outre les cartes, l’expo donne à voir également des peintures, des dessins, des croquis, des plans d’urbanisme, des photographies, des films ainsi que des œuvres d’artistes contemporains. Les pièces ont été empruntées, pour l’essentiel, au Fonds cartographique de la Bibliothèque nationale de France, au Service historique de la défense de Vincennes, au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, et aux Archives nationales d’Outre-mer (Aix-en-Provence).

L’exposition est structurée en quatre temps forts : «Vue de loin : un territoire vu du large» ; «Tracer le territoire : de la conquête à la colonisation» ; «Capter le territoire : de l’excès de l’imagerie à la fin de l’Algérie française», et enfin «Au plus près : aperçus de l’Algérie après 1962».

Dans la première partie de l’expo, il est question de l’Algérie du XVIe au XIXe siècles, soit, en gros, du temps de la Régence ottomane. Ce qu’on remarque d’emblée, c’est que l’Algérie précoloniale captive un bon nombre de géographes, de navigateurs et autres explorateurs européens : français, anglais, allemands, hollandais, espagnols, vénitiens…«Les chancelleries européennes étaient friandes de connaissances du territoire», dit Zahia Rahmani.

L’espion Boutin et le «coup de l’éventail»

La commissaire rappelle qu’Alger avait fait l’objet à l’époque de plusieurs bombardements, notamment à l’époque de Charles Quint, officiellement «au nom de la chrétienté», mais en réalité «pour des enjeux économiques». L’une des cartes, intitulée «Argel», montre ainsi une imposante flotte faisant le siège d’Alger à hauteur de «l’embouchure de Oued El Harrach». La carte ferait vraisemblablement référence au bombardement de la ville par Charles Quint en 1541. Une autre évoque le «bombardement d’Alger par l’escadre anglaise sous Lord Exmouth le 27 août 1816».

Le climat est déjà «belliqueux» autour de la Régence, et même la flotte américaine s’en mêle. Sous le titre générique «L’intérieur se précise», un segment de l’exposition s’évertue à décrire le territoire de l’intérieur avant le débarquement de 1830. Une carte manuscrite retient particulièrement l’attention : «Reconnaissance générale d’Alger» (1808).

Elle est l’œuvre du colonel Vincent Yves Boutin du génie militaire, envoyé en reconnaissance par Napoléon. Il séjourna à Alger de mai à juillet 1808 et revint avec une somme d’informations qui s’avéreront capitales pour la conquête. L’agent secret de l’empereur avait dans sa besace un livre d’un aumônier anglais, Thomas Shaw, qui avait passé une douzaine d’années en Afrique du Nord, rapporte Zahia Rahmani, et qui avait consigné ses observations dans son traité : «Geographical observations relating to the kingdom of Algiers» (1738).

L’ouvrage en question est d’ailleurs exposé sous verre non loin de la carte de Boutin. «Le livre de Thomas Shaw va être le vade-mecum de tous ceux qui veulent se renseigner sur l’arrière-pays», nous apprend la curatrice.

Parmi les renseignements fournis par l’espion Boutin, la position de la presqu’île de Sidi Fredj : «Il flâna (…) autour d’Alger jusqu’à Sidi-Ferruch qu’il reconnut comme l’unique lieu possible de débarquement pour un corps expéditionnaire», peut-on lire sous la carte.

Cette mission de reconnaissance bat clairement en brèche le récit du «coup de l’éventail» qui n’était, on le sait, qu’un prétexte pour envahir l’Algérie. «Napoléon avait des velléités après sa campagne d’Egypte d’investir le territoire de la Régence», atteste Zahia Rahmani.

«Brigades topographiques»

14 juin 1830 : quelque 60 000 hommes conduits par le général de Bourmont débarquent à Sidi Fredj. Une carte intitulée «Croquis de la presqu’île de Sidi-Ferruch» datée du 17 juin 1830 évoque le processus d’occupation et de progression coloniale. «Voir la première carte tracée par l’armée française à Sidi-Ferruch (…) c’est lire tout un processus.

On pose pied à terre. On fait un plan de l’environnement visuel proche. On tire un trait pour marquer les quelques mètres franchis. On s’installe. On trace à nouveau, on avance, et une fois cela fait, le territoire est à vous. Le procédé, si l’on peut dire, était assez darwinien. (…) Sans cette cartographie coloniale, il n’y a pas de conquête», écrivent Z. Rahmani et J.Y. Sarazin dans le catalogue.

Le 5 juillet 1830, c’est la chute officielle d’Alger. La capitale de la Régence est attaquée par mer et par terre, épisode illustré par une toile saisissante de Théodore Gudin. «Une grande partie de la ville est détruite et brûlée», affirme la commissaire devant une immense maquette de la ville d’Alger réalisée par Raoul Vincent en 1941, et qui se veut une reconstitution de la ville telle qu’elle était en 1830.
En quelques années, Alger s’européanise. Des plans détaillés dessinent minutieusement ses nouveaux contours, instaurant un nouvel urbanisme «en damier».

«Il y a peu de villes qui ont connu une telle modification au XIXe siècle», observe la chercheuse de l’INHA. La chute de la Régence ouvre grandement la voie au corps expéditionnaire français. Dès qu’ils posent pied à terre, «les Français se mettent à tracer, explorer, cartographier, représenter le territoire envahi. (…) Ce que les soldats ignorent n’est pas relevé et ce qui est détruit disparaît du relevé», lit-on sur un cartel. L’armée coloniale va à présent s’atteler à soumettre le pays profond.

Une gigantesque opération de maillage cartographique du territoire est lancée. «On va mettre en place des brigades topographiques qui vont tracer des chemins de reconnaissance», dit Zahia Rahmani.

En voici d’ailleurs un échantillon : «Reconnaissance du cours du Bou Douaou et de celui de la Kramis (Oued El-Hamiz)» (1838). Certaines cartes laissent apparaître des «blancs». «Ces blancs ne représentent pas un espace vide mais un espace méconnu», précise notre guide. Loin d’être «pacifié», le pays résiste. La carte devient, dès lors, un outil stratégique au service de la conquête comme l’illustre cette archive intitulée  : «Carte des environs d’Alger pour servir à l’intelligence des opérations militaires contre Abd El Kader».

Des peintres «embedded»

Parallèlement à ce maillage méthodique, une vaste opération de propagande est engagée pour justifier l’invasion. Rôle qui sera dévolu à des artistes-peintres dont certains sont carrément «embedded», affirme Zahia Rahmani. «Delacroix était embedded, il étai toujours entouré de militaires», appuie-t-elle. Les peintures décrivent dans des fresques épiques l’avancée des troupes françaises et la prise, l’une après l’autre, des villes de l’intérieur. Ainsi, une série de cinq tableaux réalisés par Jean Antoine Siméon Fort suit à la trace la progression de l’armée d’Afrique.

Leurs titres sont éloquents : «Combat du col de Médéah en janvier 1831» ; «l’Armée française arrivant à Mascara le 6 décembre 1835» ; «Première attaque de Constantine dans la nuit du 23 novembre 1836»...Notons aussi cette autre série de quatre aquarelles réalisées par Adrien Dauzats et dédiées au «passage des Portes de Fer» (Les Bibans) en 1839. L’on ne peut s’empêcher de penser en regardant ces peintures qu’elles font, pour ainsi dire, office de «reportages de guerre».

Ces œuvres picturales montrent «des territoires immenses, étendus et vides», observe l’historienne d’art. Manière de signifier que c’est un pays «vierge», et par-là même de se «défaire de la culpabilité de l’idée même de colonisation». Un tableau d’Horace Vernet, de facture orientaliste, intitulé «La Prise de Bône», met au premier plan un vieil homme dépeint dans une posture «fataliste». «C’est un tableau de propagande pacificatrice qui suggère que la conquête s’est opérée sans heurts et sans résistance», décrypte la commissaire.

A peine installée, la France s’amuse à changer les noms, procède à des déplacements de populations, des dépossessions de masse en commençant par les terres «habous».

Une «carte des environs de Philippeville» (Skikda) esquissée au début des années 1840 distingue très clairement des «terrains proposés pour réserve aux indigènes» et des «terrains disponibles pour la colonisation européenne». La cartographie coloniale ne se limite pas au «cadastre» et autres relevés topographiques, elle s’intéresse aussi de très près à la géographie humaine et la physionomie de la population, ses mœurs, ses composantes ethniques et ses «ordres religieux».

Retenons sous ce registre la «Carte de l’Algérie divisée par tribus» de Carette et Warnier, membres de la «Commission Scientifique de l’Algérie» (1846). Citons également la carte des «ordres religieux musulmans» (1884) qui dresse un inventaire détaillé de toutes les zaouias avec leurs zones d’influence. Cet inventaire a été réalisé sous la direction du commandant Louis Rinn, chef du «service central des Affaires indigènes» et auteur d’une importante monographie sur le sujet : «Marabouts et khouans» (1884).

Imagerie exotique

Définitivement assurée, la colonisation a désormais ses services, son administration, ses théoriciens. A Paris, la révolution de 1848 met fin à la monarchie de Juillet mais soutient ardemment le projet colonial. A Paris et en province, on placarde des «avis aux ouvriers», incitant le prolétariat insurgé à se jeter dans cette «ruée vers le Sud».

Une véritable colonisation de peuplement se met en place. Une affiche datée du 20 septembre 1848 assure que l’Assemblée nationale a rendu un décret autorisant l’établissement de «colonies agricoles en Algérie». Une autre affiche datée de 1850 sous le titre : «Colonisation : peuplement des nouveaux villages» annonce en grande pompe la création de nouvelles concessions : «Hanoteau», «Voltaire», «Rochambeau», «Prevost-Paradol»…

Une partie des terres conquises sont le fait des séquestres infligés aux familles ayant pris part aux résistances populaires contre l’occupant, comme le montre une troisième affiche relative au séquestre des biens de Cheikh El-Mokrani après la révolte de 1871.

Au tournant du XXe siècle, le territoire occupé en 1830 est radicalement transformé. L’Algérie devient une «grande manufacture», selon le mot de Zahia Rahmani. «Ce territoire a constitué l’usine alimentaire de l’Europe et les Algériens ont été ses employés agricoles», résument les «curators» de l’exposition. Des films de propagande vantent dans l’insupportable ton condescendant de l’époque, un «pays de la qualité». Les images suggèrent un peuple de «khemmas» et de métayers, faisant docilement tourner la machine.

On voit aussi toute une iconographie publicitaire et autres images d’Epinal puisant à fond dans l’exotisme orientaliste, et s’employant à promouvoir les trésors de ce nouvel eldorado. Cette imagerie folklorique se décline sur tous les supports : des affiches, des «atlas pittoresques», des cartes postales, des cartes routières Esso, des vignettes Suchard…Même les protège-cahiers sont mis à contribution à en juger par un spécimen de la marque Chicorée Mogta-Williot qui reproduit inconsidérément ces mêmes représentations exotiques.

Un «laboratoire majeur» pour la France

Les concepteurs de l’exposition n’ont pas manqué, pour équilibrer, de réserver une place aussi à ceux qui portaient un «récit d’indignation» au sein même de la communauté française, à l’instar de Gaston Revel et ses photographies pleines d’humanité. Instituteur communiste, Revel vécut dans le nord constantinois, puis à Béjaïa.

Ses photographies, faites en 1941 à Aïn Tabia, près de Collo, puis dans les années 1950 aux alentours de Béjaïa, montrent un peuple digne, farouchement engagé dans les luttes sociales et prêt à en découdre avec le système colonial. Citons aussi le film de Claude Bossion et Agnès O’Martins, Terres Algériennes, réalisé sur la base d’images filmées par un soldat anonyme dans la région de Saïda entre 1954 et 1962, et qui, là aussi, réhabilitent une paysannerie algérienne opprimée et debout.

Si elle n’aborde pas frontalement la «Guerre d’Algérie», l’exposition «Made in Algeria : généalogie d’un territoire» opère, in fine, une magistrale mise à nu de la colonisation.

Les documents exposés offrent un témoignage «clinique» d’un pays décortiqué, asservi, exploité, pillé, jusqu’à la dernière parcelle, et qui, cent trente-deux ans durant, aura été le plus grand réservoir de la France coloniale et son plus important champ d’expérimentation.

«Le territoire de l’Algérie a été un laboratoire majeur pour la France», écrivent Zahia Rahmani et Jean-Yves Sarazin dans le catalogue, avant de souligner : «Que l’on se penche sur l’agriculture, la botanique, l’urbanisme, l’architecture, la législation, le tourisme, les arts, la littérature, le cinéma, la photographie, l’archéologie romaine et chrétienne, la cartographie, le folklore, l’imagerie, l’administration, la fiscalité, les lois d’exception (…) on observe que l’Algérie n’a eu de cesse d’être le lieu expérimental qui permettra d’innover dans tous ces domaines (…). Rarement un territoire colonial aura été si matriciel».

Nous devons ajouter, pour compléter la liste, les essais nucléaires français à Reggane et In Ecker, au début des années 1960, et dont les sinistres effets persistent jusqu’à ce jour


Toponymie coloniale : La dépossession par le nom

L’un des enseignements les plus saillants de l’exposition «Made in Algeria...» est l’ampleur des bouleversements toponymiques survenus dans la foulée de la dépossession territoriale et patrimoniale opérée à partir de 1830. Très vite après la conquête, les noms des rues changent, les villes sont rebaptisées au pas de charge et une nouvelle toponymie se met en place. Et cela est très visible sur les cartes.

A titre d’illustration, un document cartographique intitulé «Extrait du plan général de la ville d’Alger. Rectification des rues Bab El Oued, Bab Azoun et de la Marine», daté de 1832, soit deux ans à peine après l’invasion de l’Algérie, prévoit déjà de nouvelles rues entièrement «francisées» pour la ville d’Alger : «Rue Charles Quint», «Rue d’Orléans», «Rue du 14 juin» (référence au débarquement du 14 juin 1830), «Rue des Marseillais», «Rue Mahon», «Rue Duquesne» (allusion à l’amiral Abraham Duquesne qui avait bombardé Alger en 1682)… «Partout et jusqu’à la dernière heure de l’occupation coloniale de l’Algérie, vont se substituer aux noms autochtones des noms nouveaux pour des centres de colonisation ou pour des villes algériennes alors rebaptisées», écrit Daho Djerbal dans une contribution au catalogue de l’exposition sous le titre : «Sans nom patronymique (SNP).

De la dépossession du nom à l’expropriation de la terre par la carte». L’historien cite quelques exemples édifiants comme «Aboukir» et «Arcole» qui évoquent des victoires napoléoniennes. «D’autres noms de villes ou villages, de places publiques ou d’avenues rappelleront aux Algériens la gloire des vainqueurs de cette guerre de conquête», poursuit l’historien.

C’est le cas de Sour-El-Ghozlane qui devient «Aumale», référence au duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, qui s’est «illustré en Algérie notamment avec la prise de la smala d’Abd El Kader en mai 1843», indique Daho Djerbal. Et de souligner : «Les gouverneurs généraux, d’illustres écrivains, philosophes, médecins et autres savants français occuperont le cœur de la cartographie coloniale de l’Algérie».



Images contemporaines du «roman national»

Dans le parcours de l’exposition, les pièces historiques sont régulièrement ponctuées par des œuvres visuelles d’artistes contemporains qui résonnent fortement avec l’Algérie d’aujourd’hui. Il s’agit, en l’occurrence, des créations de Zineb Sedira, Katia Kaméli, Ahmed Zir, Hellal Zoubir, Hassen Ferhani, Louisa Babari, Dalila Mahdjoub, Mostafa Goudjil, Raphaëlle Paupert-Borne et Jason Oddy.

Dans l’esprit des commissaires de l’exposition, ces images «participent d’un contrechamp qui pourrait être celui du peuple algérien». Ainsi, dans une très belle vidéo de Zineb Sedira, Sur les terres de mon père, l’artiste accompagne son père dans un poignant retour aux sources dans la région des Aurès.

Là aussi, il est question de territoire, mais dans le sens d’une cartographie affective et mémorielle. Une forme de réappropriation et de réparation d’une terre, d’un village, d’une histoire, sauvagement détruits, et qui renaissent admirablement par le biais de la transmission qui se construit entre le père et sa fille.

Dans une autre vidéo, celle de Katia Kaméli, intitulée Le roman algérien, l’artiste ose une subtile mise en abyme en filmant l’imagerie héritée de la période coloniale et où se mêlent images stéréotypées, orientalistes à souhait, et icônes nationalistes, le tout à travers la figure de Farouk Azzoug, ce fameux vendeur de vieilles photos que l’on croise immanquablement en flânant du côté de la Grande-Poste. Notons également le «détournement toponymique» que propose non sans humour le plasticien Hellal Zoubir dans son œuvre Map Monde, une série de cartes parodiques où il s’amuse à plaquer les noms de villes algériennes sur la carte géographique de la France et inversement.

Retenons enfin les photographies de Mohamed Kouaci qui avait réalisé des clichés rares sur les combattants de l’ALN, sur les réfugiés algériens en Tunisie, et qui immortalisa les scènes de liesse de l’indépendance. L’expo permet de revisiter quelques-uns de ces clichés sublimes. On peut admirer à l’occasion les portraits devenus cultes de quelques grands leaders révolutionnaires (Franz Fanon, Ernesto Che Guevara, ou encore Patrice Lumumba). Des images qui annoncent poétiquement les utopies fondatrices qui seront celles de l’Algérie post-62..
                     


Mustapha Benfodil

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